Retour de l'intérêt des investisseurs

Actions européennes : Surprises économiques positives

Alimentés par l'optimisme non démenti des investisseurs, les marchés mondiaux ont terminé le premier trimestre à des niveaux record. La résistance des grandes économies, notamment l’économie américaine, a agréablement surpris.

Ce tableau idyllique comporte toutefois quelques zones d’ombres. Si l'inflation sous-jacente demeure sur une tendance baissière, la récente flambée des prix de l'énergie et l'inflation toujours élevée des services menacent les projets d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale.

Cette incertitude a entraîné une légère remontée des taux à long terme. Parallèlement, si les tensions géopolitiques – notamment au Moyen-Orient et en Ukraine – persistent, elles n'ont pas véritablement entamé l'optimisme général.

Les marchés européens se sont bien comportés au cours des dernières semaines. Depuis notre précédente réunion de gestion (début mars), les titres « value » ont surperformé les titres de croissance. Cette préférence pour la « value » a été le principal moteur de la récente progression du marché.

Au niveau sectoriel, les secteurs cycliques ont également contribué de manière significative à la reprise, distançant nettement les secteurs défensifs à l'exception de la consommation discrétionnaire. Au sein des secteurs cycliques, les matériaux et les services financiers se sont avérés les plus performants.

Parmi les secteurs défensifs, l'énergie s’est particulièrement distinguée sur le marché européen, principalement en raison de la récente hausse des cours du pétrole brut. Toutefois, d'autres secteurs défensifs, tels que la consommation courante et la santé, sont restés à la traîne au cours des dernières semaines.

 

Prévisions de bénéfices et valorisations

La saison des résultats du premier trimestre est sur le point de commencer, sur fond de révisions légèrement positives. Les analystes prévoient une modeste croissance des bénéfices de l’ordre de 3 % pour l'ensemble de l'année. Toutefois, une croissance de 5 % dans les douze prochains mois n’est pas exclue en cas de reprise économique au second semestre.

D'une part, l'énergie est le seul secteur qui tire les bénéfices vers le bas – les analystes tablant sur une croissance négative dans l’année à venir. D'autre part, les matériaux, l'industrie et la santé affichent de solides projections de croissance à un chiffre.

En outre, les valorisations semblent attrayantes dans ce contexte, puisqu'elles ne représentent que 13,9 fois les bénéfices attendus sur les douze prochains mois, un niveau inférieur à la moyenne de long terme.

 

Un biais défensif semble le meilleur choix

Compte tenu des conditions actuelles, le maintien d'un portefeuille équilibré avec une légère tendance défensive demeure la meilleure approche. Les valeurs cycliques européennes semblant plutôt chères, nous n'avons apporté aucun changement majeur à notre allocation sectorielle récemment.

Nous restons confiants dans notre position sur la consommation courante, l'une de nos convictions les plus fortes dans ce marché incertain. Au sein du secteur, nous privilégions les entreprises spécialisées dans l'alimentation/les boissons et les produits ménagers et de soins personnels.

Nous maintenons en outre notre note positive (+2) sur le secteur de la santé. En Europe, le secteur offre un profil de rendement/risque attrayant grâce à des valorisations raisonnables, une forte visibilité des flux de trésorerie et de solides projections de bénéfices.

 

Opportunité de réallocation vers les petites capitalisations

Pour la suite, le consensus du marché anticipe une première baisse des taux directeurs de la BCE au mois de juin. Offrant des valorisations attrayantes par rapport aux grandes capitalisations (en particulier les valeurs cycliques) et une bonne dynamique des bénéfices, les petites capitalisations devraient particulièrement bénéficier de ce scénario. Par conséquent, la valorisation actuelle des petites capitalisations européennes de qualité offre un point d'entrée intéressant, à condition que les taux à long terme n'augmentent pas dans les semaines à venir.

 

Actions américaines : poursuite de la hausse

Les marchés américains ont prolongé le rally enclenché à la fin octobre, continuant à gagner du terrain malgré des indicateurs économiques plus solides et une inflation persistante. Les investisseurs ont salué le ton plus accommodant du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, estimant que les taux d'intérêt étaient suffisamment restrictifs pour ramener l'inflation à 2 %.

 

La « value » mène la danse

Si la tendance haussière a concerné tous les segments, les titres « value » ont mené la danse en surperformant les titres de croissance. Les performances sectorielles ont été mitigées, sans écart significatif entre les secteurs cycliques et défensifs.

Le secteur de l’énergie a fortement progressé après la hausse des cours du pétrole, sur fond de tensions géopolitiques et d’annonces de l'Agence internationale de l'énergie prévoyant un resserrement du marché en 2024.

Les services de communication, les services aux collectivités et les matériaux ont également tiré leur épingle du jeu. La santé, les technologies de l'information (neutre depuis mars) et la consommation courante sont restées à la traîne.

 

Focus sur la saison des résultats

La saison des résultats du premier trimestre débute la semaine prochaine. Pour les entreprises du S&P 500, les analystes tablent sur une croissance modeste de 3,6 % des bénéfices, ce qui marquerait le troisième trimestre consécutif de résultats positifs.
Les investisseurs font néanmoins preuve d'un optimisme prudent, alors que les révisions de bénéfices restent stables. Cela se traduit par une croissance des bénéfices de 11 % dans les douze prochains mois, les valorisations atteignant 21 fois les bénéfices anticipés.

Les technologies de l'information, les services de communication et la santé devraient être les moteurs de la croissance, tandis que le secteur de l'énergie sera probablement le seul à décliner.

 

Un équilibre parfait

Nous avons procédé à un ajustement mineur du portefeuille, en abaissant le secteur de la santé à neutre. Cette décision repose sur une vision purement top-down, qui tient compte de la vigueur de l'économie américaine et de son impact négatif potentiel sur les secteurs défensifs tels que la santé.

Malgré ce changement tactique, nous restons optimistes à long terme vis-à-vis du secteur de la santé : les autorisations de mise sur le marché de nouveaux médicaments atteignent des niveaux record, l’activité de fusions et acquisitions se porte bien et les valorisations s’avèrent attrayantes. Toutefois, la vigueur de l'économie pourrait limiter la surperformance du secteur à court terme. Mais d’éventuels signes de ralentissement économique offriraient une excellente opportunité d'achat.

 

Actions émergentes : vive reprise cette année

En mars, les pays émergents ont enregistré des rendements positifs de +2,2 % (en USD), inférieurs à ceux des pays développés (+3,0 %).

La Fed a maintenu ses taux inchangés et son président a délivré un message clair et conciliant.

En Chine (+1,0 %), le paysage économique est resté inégal. L'IPC de février est devenu positif et l'indice PMI manufacturier de mars a dépassé 50, entrant ainsi dans la zone d'expansion. Néanmoins, la crise de l'immobilier s'est prolongée avec de nouveaux problèmes d'endettement pour certaines entreprises. Au cours du mois, la Chine a tenu son congrès annuel et a révélé les objectifs de croissance pour 2024 pour le PIB (5 %) et l'IPC (3 %).

Taïwan (+8,0%) et la Corée du Sud (5,4%) ont terminé le mois en tête des performances au sein des marchés émergents, soutenus par la reprise séquentielle de leurs activités industrielles respectives. Le thème de l'IA a continué à se démarquer, permettant au marché de découvrir des opportunités plus convaincantes tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

L'Inde (+0,8 %) a continué de résister malgré quelques prises de bénéfices dans les petites capitalisations indiennes. Le gouvernement prévoit davantage d'investissements dans les infrastructures, et l'indice PMI manufacturier du pays a atteint son plus haut niveau en 16 ans.

En Amérique latine (+0,6 %), le Brésil (-2,5 %) a sous-performé en raison d'une reprise de l'industrie et de la consommation plus faible que prévu. Les grandes entreprises Petrobras et Vale ont pesé sur le marché. Le Mexique (+5,4 %) a été le plus performant. La banque centrale mexicaine a entamé une réduction des taux de 25bp, marquant le début d'un cycle d'assouplissement.

La Turquie (+0,3 %) a été confrontée à des préoccupations croissantes en matière d'inflation, ce qui a conduit la banque centrale à relever sensiblement ses taux d'intérêt. Le résultat des élections locales est favorable à l'adoption de politiques économiques plus orthodoxes pour soutenir l'économie.

Les rendements américains ont terminé le mois à 4,3 %. En ce qui concerne les matières premières, le pétrole brut a gagné +4,6 %. Les métaux précieux se sont redressés dans un contexte de volatilité accrue. L'or a augmenté de +9,1 % et l'argent de +9,9 %.

 

Perspectives et moteurs des marchés

Les actions des pays émergents ont connu une reprise vigoureuse cette année, et une confluence de soutiens contribue à cette performance positive. Encouragé par le message conciliant de la Fed, un scénario d'atterrissage en douceur de l'économie américaine devient de plus en plus possible. En effet, plusieurs réductions de taux sont attendues tout au long de l'année, ce qui pourrait se répercuter sur d'autres banques centrales dans le monde, en particulier en Asie.

Le marché chinois bénéficie d'un soutien direct du gouvernement. Le nouveau directeur de la SEC chinoise donne la priorité à la supervision afin d'améliorer la gouvernance d'entreprise et les conditions d'introduction en bourse. La banque centrale et les entreprises d'État injectent davantage de liquidités sur le marché, sous la forme de participations de principe dans des ETF. D'autres mesures sont nécessaires pour garantir la réalisation des objectifs de croissance du pays, mais la crise de l'immobilier reste un problème majeur.

Au niveau régional, les pays émergents autres que la Chine font preuve d'une résistance remarquable. L'Inde, en particulier, maintient une forte croissance soutenue par les dépenses publiques d'investissement et une démographie favorable. En Amérique latine, l'augmentation des investissements étrangers au Brésil contribue à réduire le déficit courant du pays, et la première baisse de taux du Mexique souligne son entrée dans un cycle d'assouplissement.

L'industrie florissante des semi-conducteurs en Asie-Pacifique offre des opportunités intéressantes, en particulier dans le domaine de l'intelligence artificielle. Alors que les leaders mondiaux des puces électroniques augmentent leurs investissements, les investisseurs se plongent dans la chaîne d'approvisionnement pour découvrir les technologies de transformation essentielles aux nouvelles générations de puces et d'algorithmes.

Conformément à notre stratégie, nous calibrons dynamiquement l'appétit pour le risque du portefeuille en fonction de l'évolution de la dynamique du marché, en maintenant une position équilibrée. Nous attendons de nouvelles confirmations de la politique de taux conciliante des États-Unis et de la reprise de la Chine, qui contribuent à la croissance différentielle des marchés émergents.

 

Mise à jour du positionnement

Nous sommes plus optimistes quant aux perspectives des actions émergentes en raison d’un contexte plus favorable, du pic des taux de la Fed, du recul du dollar et des bonnes performances des titres de croissance.

Opinion régionale – Nous dégradons le Brésil à neutre. Il convient de surveiller le pays, sous pression en raison de la hausse continue des rendements américains.

Aucune modification de nos opinions sectorielles. Nous sommes confiants dans le redressement des semi-conducteurs, qui sera renforcé par le développement de l'intelligence artificielle.

 

Opinions régionales :

Nous dégradons le Brésil à neutre

Brésil – Neutre : pénalisé par des taux américains durablement plus élevés, le Brésil affiche une faiblesse indéniable depuis quelque temps. Mais le cycle d'assouplissement est favorable et l’IPC conforme aux attentes. Les révisions du PIB sont positives et les valorisations domestiques attrayantes. Nous apprécions toujours le pays.

Taïwan – Surpondération : TSMC a enregistré de bonnes performances, affichant au premier trimestre une croissance des ventes supérieure aux prévisions. L'entreprise a réalisé de nouveaux progrès dans l'expansion de ses capacités aux États-Unis, ce qui reflète une demande robuste de la part de ses clients américains. TSMC a également obtenu davantage de subventions de la part du gouvernement américain. 

Corée – Surpondération : opinion positive sur la technologie coréenne. Nous surveillons les élections et leur impact potentiel.

Inde – Surpondération : opinion positive sur la croissance à long terme du pays.

Chine – Neutre : le PMI manufacturier de mars a dépassé le seuil de 50 pour la première fois en six mois. Le gouvernement chinois a également annoncé des investissements plus ciblés dans la recherche et le développement liée à la technologie.

 

Opinions sectorielles :

Aucune modification de nos opinions sectorielles

Nous continuons à surpondérer la technologie et surveillons l'évolution cyclique des semi-conducteurs. Les progrès de l'expansion de TSMC aux États-Unis et la confirmation des subventions américaines incitent à l’optimisme.

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